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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 00:00

Le président de l'université d'Evry écrit le texte joint ci-dessous. Il résume bien un point de vue de la communauté universitaire devant un manque de cohérence de la politique de l'Etat. Nous sommes un certain nombre de gens clairement positionnés à gauche et sans complaisance pour les orientations libérales de la politique de N.Sarkosy, qui comme lui ont considéré que la loi LRU pouvait être une opportunité pour faire bouger les universités. Ce point de vue a été celui de personnalités du Snesup comme Gilbert Béréziat. Beaucoup de collègues qui ont eu comme lui, le souci de gérer des établissements dans un esprit de service public et de responsabilité sociale, connaissent l'état catastrophique de nos universités

Richard dirige actuellement l'université dont j'ai été vice-président à la fin des années 1990. A cette époque l'Etat et non le gouvernement, il y a continuité que je sache, nous a demandé, parfois imposé des ouvertures de filières, je pense pour nous aux Staps, à l'Histoire… nous a encouragé à développer des filières professionnelles. La DES qui contrôlait tout, sous la responsabilité des ministres de gauche et de droite, a autorisé les ouvertures massives de filières dans les disciplines de sciences sociales, n'a effectué qu'un contrôle superficiel et très "parisien" alors que dans l'ancien système il lui appartenait de réguler les flux et les créations.

La cour des comptes  s'inquiète, convoque les présidents des universités nouvelles et la ministre du Président Sarkozy rejette la responsabilité sur les universités, comme un certain Ponce Pilate, elle se détourne et demande de l'eau pour se laver les mains! Quelle hypocrisie, après avoir créé le chaos les responsables de l'Etat changent de politique à 180 degrés et nous laissent nous débrouiller avec les étudiants.

 

 Les mêmes experts de la DES qui ont imposé un LMD qui liquidait les IUP et malmenait toutes les filières professionnalisantes, continuent aujourd'hui la même politique alors que la ministre et le Président Sarkozy pérorent sur l'insertion professionnelle. Ces députés et ces ministres UMP et parfois socialistes, qui n'ont jamais entendu nos avertissements, s'apprêtent à voter sans sourcilier un budget qui ne permet pas d'assurer la transition.

 

Le devoir de l'Etat est d'assumer ses responsabilités vis à vis de tous les étudiants, y compris ceux des filières dont on sait aujourd'hui qu'elles ne débouchent pas sur une insertion facile. Nous reprenons sur notre blog Site de Libres SNESUP EVRY http://snesup-evry.over-blog.com/  les travaux de l'APEC qui pointent ces difficultés bien connues. Mais les universités sont comme les grands bateaux, elles ne peuvent changer de cap du jour au lendemain. Il faut un temps pour réorienter les priorités, redéfinir des axes de recherche ou des orientations de formation. Alors que fait-on avec ces étudiants? Que fait-on avec les milliers de bacheliers STG ou SMS dont les chances de réussite sont minces et que le ministère de M.Darcos bon UMP s'il en est, continue à nous fournir en grande masse? Quelle politique des BTS? Quelles améliorations de la formation des bacheliers?

Les universités et les IUT sont sans doute capables d'assumer leurs responsabilités si l'Etat le fait de son côté! On ne peut laisser des milliers de jeunes s'engouffrer dans des filières pendant des années comme en Staps, en Histoire et dire maintenant, il n'y a plus de postes au Capes et à l'agrégation, débrouillez-vous! On ne peut pas avoir pendant des années, de manière cynique, joué la politique des "parkings" pour retarder l'entrée de jeunes sur le marché du travail et supprimer ces filières du jour au lendemain.

Nous ne contestons pas le verdict des urnes ni le fait que la majorité soit la majorité, nous demandons un sens de l'Etat et de la responsabilité. Les universités, leurs étudiants et leurs enseignants ont besoin d'un plan de transition et des moyens pour le mettre en place.

A travailler avec des amateurs, à perpétuer le pouvoir des incompétences à la DGES et en communiquant comme des bourgeois parisiens superficiels, les gens du gouvernement conduisent une politique aventuriste qui risque déboucher comme d'habitude sur des solutions démagogiques.

Le risque, aujourd'hui, est que l'université et la recherche françaises soient assassinées par tous ceux qui prétendent aujourd'hui les sauver!

 Yves Sabourdy

 

 

Texte de Richard Messina président de l'université d'Evry

Act'UEVE, lettre d'information del'Université d'Evry-Val-d'Essonne

 

Un « renouveau universitaire », pour un meilleur service public !

L’inquiétude grandit chez les étudiants et au sein de la communauté universitaire face aux risques pour le service public que pourrait engendrer un manque de moyens alloués par l’Etat aux universités pour gérer les nouvelles responsabilités qui leur sont confiées (autonomie financière et gestion des ressources humaines).

Si, conformément aux engagements pris par le gouvernement, la loi « Liberté et responsabilités » va en 2008 accroître de façon significative les dotations de l’Etat en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche, le projet de loi de finances, actuellement en débat, ne prévoit en revanche aucune création d’emplois statutaires dans les universités. Seules des requalifications d’emplois sont autorisées, la loi favorisant les emplois hors statut de la fonction publique de ces personnels. Le gouvernement remet ainsi en cause les principes mêmes de la fonction publique et prend le risque d’entraîner les universités dans une compétition effrénée qui peut mettre en péril la survie de certains établissements et donc le principe d’égalité des chances qu’exigent avec fermeté les étudiants.

L’augmentation massive du nombre d’étudiants qui a accompagné, à partir des années 90, la création des universités nouvelles, a provoqué de profondes inégalités d’un établissement à l’autre - pour un même volume d’étudiants - entre le nombre d’enseignants chercheurs et de personnels administratifs et techniques (BIATOS) titulaires financés sur le budget de l’Etat.

A tel point que les universités les plus récentes sont contraintes de puiser dans leurs ressources propres pour recruter des personnels contractuels afin de compenser le déficit d’emplois de titulaires. Lorsque le financement des salaires des personnels titulaires sera transféré du budget de l’Etat sur le budget propre de l’université, il est clair que les marges de manœuvre financières de ces universités seront extrêmement réduites et leur autonomie financière… virtuelle. Personne ne peut imaginer sérieusement que la possibilité pour les universités de faire désormais appel à des fonds privés changera cette situation, bien au contraire. On ne prête qu’aux riches !

Et les étudiants seront donc les premiers à en pâtir...

A ne pas prendre suffisamment en compte leurs inquiétudes, le gouvernement prend le risque, dans un contexte social agité, de compromettre le « renouveau universitaire » indispensable actuellement en marche.                                                                                      
Richard Messina, Président

 

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