Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 août 2007 1 20 /08 /août /2007 22:19
Dans le journal l’Humanité
 
Imprimer Fermer Tribune libre - Article paru le 28 juillet 2007
L’Humanité des débats
La nouvelle loi est une opportunité pour l’université
Par Gilbert Béréziat, ancien président de l’université Pierre-et-Marie-Curie.
Les universités françaises sont à l’heure du choix. L’autonomie de façade concédée par la loi Faure ne leur a pas permis de faire face dans de bonnes conditions à la massification des études supérieures. En renfor- çant et choyant le système ultra-sélectif des classes préparatoires et des écoles, l’État les a réduites à assumer le second choix des bacheliers. Le fait que les universitaires et les professeurs de l’enseigne- ment secondaire fassent tout pour détourner leurs enfants de l’université en dit long sur la confiance qu’ils accordent à l’institution. Or la recherche partout aujourd’hui se fait au sein des universités. Le fait que les meilleurs élèves en soient détour- nés explique en grande partie le décrochage du pays en matière d’innovation et de développement. La fragmentation des universités dans la plupart des grandes villes, séparant les humanités des sciences, fait que bien peu d’entre elles sont considérées à l’étranger comme des universités globales, et le « localisme » des composantes et des laboratoires explique que les universités françaises font pâle fi- gure dans les classements mondiaux. Les CA sont désertés par les étudiants et les personnalités exté- rieures et sont, dans le meilleur des cas, de simples chambres d’enregistrement et pour la plupart des AG permanentes incapables de prendre des déci- sions qui s’inscrivent dans la durée. C’est pourquoi je considère la nouvelle loi comme une opportunité pour défendre le service public d’enseignement supérieur face aux concurrences nationales et internationales, pourvu que cela ne soit pas synonyme de désengagement de l’État. Aux universités de faire en sorte que leur organi- sation assure la vie démocratique de l’établisse- ment, en renforçant le rôle du CS et du CEVU, avec obligation faite au CA de respecter leurs dé- cisions, comme nous l’avons fait à l’université Pierre-et-Marie-Curie, malgré l’avis contraire de ceux qui, aujourd’hui, en découvrent les vertus. Les universités devront négocier un contrat d’ob- jectifs et de moyens actant les engagements de l’É- tat. Par la maîtrise leurs moyens, incluant la masse salariale et le patrimoine, elles pourront avoir une politique globale cohérente. Enfin, l’université française regagnera la maîtrise de sa poli- tique de recherche évaluée nationalement et avec le support mais pas la subordination aux agences nationales. Elles pour- ront réaliser les regroupements nécessaires et organiser entre elles et avec les lycées les partenariats pour assurer l’égalité des chances et la dignité de chacun. Quant au débat sur le mode électoral prévu, de type municipal, il assure une majorité au CA à la liste arrivée en tête. Il obligera à nouer des al- liances durables avant les élections au lieu de ma- jorités de circonstance qui se font et se défont et qui sont la plaie du système actuel. Restera pour les universités à se donner les dispositifs permet- tant de détecter en leur sein ou ailleurs celles et ceux qui seront les mieux à même de présider à leur destinée. C’est en effet une révolution, et elle n’est pas « conservatrice ».
 
Partager cet article
Repost0

commentaires

Etat de la mobilisation Univ

Notre camarade Sequinot de Lille tient à jour l'état de la mobilisation dans les universités et les IUT. Cliquez sur le lien:

http://www.univ-lille1.fr:80/snesup59-62/mobilisation/

Recherche

Archives